Poutine favorisé par l’incohérence de l’Occident

Au final, les pires présages se sont produits : Poutine a maintenu sa conduite, basée sur le mensonge et le mensonge et a attaqué militairement le pays ukrainien, s’appuyant sur une réaction occidentale, qui définir timide revient à user de prudence. Toutes les menaces de représailles se sont révélées bien peu face à la détermination du Kremlin, qui a encore élevé le niveau des menaces contre les démocraties occidentales. Les condamnations des dirigeants occidentaux étaient des paroles de circonstance et ont rassuré la Russie avec l’assurance qu’aucun soldat occidental n’opérera sur le sol ukrainien, abandonnant de fait Kiev à son sort. C’est la conclusion logique de l’engagement américain sur le front européen, déjà réduit depuis Obama, un choix légitime, mais qui nuit aux principaux alliés des États-Unis, peut-être à court mais certainement à moyen terme et sape le leadership américain elle-même, non seulement politique mais aussi économique. La Russie a agi ainsi parce qu’elle ne veut pas de l’Alliance atlantique à ses frontières, mais en conquérant l’Ukraine, les frontières se déplacent jusqu’à la Pologne et les pays baltes, où la présence militaire occidentale est désormais enracinée. Le Kremlin tolérera-t-il cette présence ou ne la tolérera-t-il pas, comme Poutine l’a précisé à plusieurs reprises ? Défendre physiquement l’Ukraine avec une présence préventive de l’Alliance atlantique, après l’avoir accueillie en son sein, aurait pu être une action dissuasive, qui aurait pu permettre des négociations capables de trouver une convergence, même si probablement basées sur une sorte d’équilibre de la terreur. Au contraire, nous avons voulu choisir la voie de la prudence, qui confine à la timidité et à la protection des intérêts commerciaux de l’Europe, qui n’a jamais voulu s’engager dans une défense active d’elle-même. Les États-Unis, après l’énorme erreur de l’Afghanistan, réitèrent l’erreur de laisser le terrain à des adversaires plus agressifs et déterminés, choisissant un désengagement dont les effets négatifs ne se feront sentir qu’à long terme. Biden efface toutes les impressions positives qui l’ont accompagné à son élection et répète, bien que de manière plus discrète, tous les échecs de la politique étrangère de son prédécesseur et restera dans l’histoire comme l’un des pires présidents américains, tout comme Trump. Cette tendance vient de loin et a commencé avec Obama, mais un point aussi bas, constitué de la somme du cas afghan avec celui de l’Ukraine, n’avait jamais été touché par la première superpuissance mondiale. Le comportement américain a laissé l’Europe au dépourvu et cela n’aurait pas dû se produire, toujours sans politique étrangère et de défense commune, divisée intérieurement par des États non conformes à l’inclusion dans l’Union et divisée par des intérêts commerciaux conflictuels entre ses membres ; entre autres, l’un des objectifs collatéraux poursuivis par Poutine avec la guerre d’Ukraine est précisément d’accroître les divisions européennes et de contribuer à la création immédiate de nouveaux problèmes entre les États membres, dont le premier sera alimenté par le flux croissant de réfugiés d’Ukraine . La Grande-Bretagne, si possible, s’est comportée encore pire, le Premier ministre britannique semblait vouloir procéder à des sanctions extrêmement lourdes contre la Russie, mais il a ensuite décidé d’une série de mesures qui n’affectent pas les oligarques présents sur son territoire car ils transportent d’énormes liquidités dans l’économie britannique. Maintenant, Poutine a remporté une victoire avant tout politique, montrant l’incohérence de l’Occident, qui pourrait l’autoriser à atteindre des objectifs plus élevés que l’Ukraine et ce n’est pas pour rien que la peur dans les républiques baltes et en Pologne a beaucoup augmenté : les sanctions élaborées ne touchent que 70 % de l’économie russe et non de sa puissance militaire et des menaces contre d’éventuelles interventions du côté de Kiev, il semblerait qu’elles aient eu les effets escomptés par le Kremlin et aient mis en évidence à quel point le problème est certes d’abord géopolitique mais aussitôt après il investit les valeurs démocratiques, la souveraineté des États, l’autodétermination des peuples et le respect du droit international, base minimale de la coexistence entre les nations. L’adhésion à ces valeurs doit être directe et leur défense doit concerner tous les États qui s’y appuient, afin de ne pas encourir eux-mêmes la perte de ces prérogatives. Le contraire signifierait un retour à la dictature et au déni de démocratie, comme c’est le cas en Ukraine.

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