Gaza : les Nations Unies affirment qu’Israël est à l’origine de la famine et un rapport de l’armée israélienne indique que 83 % des victimes civiles sont des civils.

Deux faits sont apparus au premier plan du conflit actuel entre Israël et la population palestinienne de Gaza. Ce sont deux faits importants que l’opinion publique mondiale devrait prendre en compte et rechercher des réponses appropriées à l’égard de Tel-Aviv. Le premier est la déclaration officielle de famine dans la bande de Gaza par les Nations Unies, la première au Moyen-Orient, malgré son lourd passé de catastrophes militaires. Selon les Nations Unies, pas moins de 514 000 personnes, soit un quart de la population, sont confrontées à des pénuries alimentaires, et ce chiffre devrait atteindre 641 000 d’ici fin septembre. La famine à Gaza se distingue par le fait qu’elle n’est pas due à des facteurs météorologiques ou sanitaires, mais entièrement provoquée par l’homme, à savoir les actions de l’armée israélienne. Cette catastrophe humanitaire aurait pu être évitée si Tel-Aviv n’avait pas systématiquement bloqué l’aide humanitaire aux frontières de Gaza. L’action israélienne est d’autant plus grave qu’elle s’inscrit dans un plan précis visant à affaiblir les civils, la population palestinienne devant être éradiquée de la bande par tous les moyens. Le désir du gouvernement juif ultra-orthodoxe d’annexer Gaza est malheureusement partagé par une grande partie de l’opinion publique israélienne. Malgré la présence d’importantes cargaisons de nourriture à la frontière, le comportement d’Israël demeure inchangé. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme tient le gouvernement israélien pour directement responsable, qualifiant les morts par inanition de crimes de guerre d’homicide volontaire. Cette considération introduit un deuxième fait pertinent, qui concerne la question. Selon un rapport secret de l’armée israélienne, le nombre de victimes civiles de la guerre de Gaza s’élève à 83 % du total. Comme le montrent ces données, le faible nombre de victimes parmi les combattants suggère une planification délibérée du génocide palestinien, à tel point qu’il peut être comparé aux massacres du Rwanda et de Marioupol. La combinaison de la famine forcée et des décès dus aux activités militaires définit clairement les intentions de Netanyahou et de son gouvernement à l’égard des Palestiniens : anéantir le plus grand nombre possible d’entre eux afin de créer les conditions de leur expulsion de la bande de Gaza. De plus, un récent sondage a révélé que 79 % de la population israélienne soutient la répression aveugle de la population palestinienne, qu’elle considère comme un occupant abusif et indigne de la dignité humaine. Netanyahou, bien sûr, nie ces données, ou tout au plus les justifie en citant les actions du Hamas contre ses propres citoyens. Cependant, la mentalité du Premier ministre israélien reste la même : mentir sans vergogne et gagner du temps pour parvenir à ses fins, accusant constamment quiconque le contredit d’antisémite et rejetant toute interprétation différente de la sienne et de celle de son gouvernement. Quelles que soient les opinions politiques et les motivations évidentes d’Israël, l’absence de réponse à ces crimes perpétrés contre des civils innocents de tous âges restera une tache indélébile pour tous les pays du monde, et plus encore pour les démocraties occidentales, qui se sont révélées vides et absentes lorsqu’il s’agit de défendre le droit international et les populations sans défense contre les violences les plus abjectes, d’où qu’elles viennent. Ce n’est que récemment que les condamnations sont arrivées, pour leur propre bien, et même la reconnaissance de l’État palestinien, attendue en grand nombre lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, est un exercice dénué de conséquences pratiques. Israël doit être de plus en plus isolé, sa violence doit être contenue par tous les moyens, et le début de cette démarche passe par de lourdes sanctions qui doivent affecter une économie dépourvue de ressources propres. L’Europe doit au moins faire cela, en s’efforçant de susciter une réaction dans d’autres pays, notamment arabes. Certes, cela nécessitera une réaction de Trump, mais un blocus persistant capable d’isoler Tel-Aviv pourrait constituer un moyen de dissuasion tardif mais efficace.

La Chine et l’Inde se rapprochent grâce aux politiques de Trump

L’un des effets secondaires des droits de douane de Trump sur la politique étrangère est le rapprochement de nations traditionnellement éloignées. L’exemple le plus frappant est la nouvelle relation qui s’établit entre l’Inde et la Chine, deux pays traditionnellement adversaires. Les deux grandes nations asiatiques partagent des milliers de kilomètres de frontière, le long de laquelle des tensions sont apparues au fil du temps ; la question tibétaine a également contribué à ces frictions, et la proximité entre l’Inde et les États-Unis a alimenté la méfiance de la Chine à son égard. En réalité, le principal point de discorde a été la lutte des deux pays pour la domination du continent asiatique, que les progrès significatifs de la Chine ont fait pencher en sa faveur. C’était jusqu’à l’arrivée de Trump sur la scène internationale. Bien que les relations avec New Delhi aient été radicalement différentes pendant le premier mandat de la Maison-Blanche, l’Inde a, lors de son second mandat, affiché une plus grande neutralité sur les questions internationales que la position américaine. Le gouvernement indien a été mécontent de voir Trump s’attribuer le mérite de la fin du conflit entre l’Inde et le Pakistan, et enfin, de voir ses citoyens exposés menottés, tels de véritables trophées de la lutte contre l’immigration clandestine, pierre angulaire de la politique du président américain. Alors que ces questions avaient déjà tendu les relations entre les deux pays, la décision d’imposer des droits de douane de 50 % sur les exportations indiennes vers les États-Unis, en raison de l’achat de pétrole russe par l’Inde, a complètement gelé les relations. Cela a eu un effet certes indésirable, mais hautement prévisible, pour la politique étrangère américaine : un rapprochement, impensable jusqu’à récemment, entre New Delhi et Pékin. Or, inverser ce processus s’avérera extrêmement difficile pour les stratèges de la Maison-Blanche. Le rétablissement des relations entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays ne promet que d’être le point de départ de nouvelles relations. La première étape consistera à rouvrir les échanges commerciaux dans trois cols himalayens et à reprendre les vols directs entre les deux pays, interrompus depuis 2020, ainsi qu’à délivrer des visas pour le tourisme, les affaires et l’information. Ces premiers développements ne représentent qu’une infime partie du potentiel commercial que les deux pays peuvent exploiter, compensant au moins partiellement les effets des droits de douane américains. Même au sein de l’organisation des BRICS, Pékin a déjà exprimé son soutien à l’organisation par l’Inde du sommet de l’année prochaine entre le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, visant à renforcer les relations commerciales entre ces pays. Une coopération plus étroite entre ces pays, dans les domaines commercial et financier, conduisant à un accord sur une monnaie commune alternative au dollar, pourrait sérieusement compromettre l’économie américaine, qui s’aliène des pays autrefois amis pour des raisons idéologiques ou par opportunisme, renforçant ainsi la position de la Chine comme première puissance industrielle mondiale. Il convient de noter que la proximité de l’Inde avec la Russie est presque acquise, mais l’action américaine la renforce. Son rapprochement avec la Chine est une autre affaire : il représente une véritable nouveauté sur la scène internationale et menace stratégiquement de créer un bloc asiatique fortement hostile aux États-Unis. Depuis la présidence d’Obama, Washington a placé l’Asie au centre de ses intérêts politiques et économiques, au détriment de l’Europe. L’objectif était d’isoler la Chine, une doctrine que Trump adhère également. Cependant, ses actions favorisent un résultat bien différent des intentions initiales. À ce stade, la Chine a la Russie à ses côtés, et le rapprochement de l’Inde prive les États-Unis d’un allié, certes moins proche, qui ne peut compter que sur le Japon et la Corée du Sud dans cette région du monde. L’incompétence de Trump et de son entourage porte un préjudice considérable à la politique étrangère américaine, qui n’est pas encore pleinement comprise au sein des centres de pouvoir américains, désormais fermement aux mains des alliés républicains du président. Avec l’isolement, le programme visant à rendre sa grandeur à l’Amérique échouera, et les dégâts qui en résulteront seront difficiles à réparer, non seulement politiquement, mais aussi économiquement.

Le multilatéralisme entre le Brésil et l’Inde comme modèle pour contrer Trump

En réaction aux politiques tarifaires désastreuses de Trump, l’Inde et le Brésil se rapprochent d’un renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays, visant à dépasser 17 milliards d’euros d’ici 2030. Ces développements seraient le résultat d’entretiens téléphoniques entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président brésilien Lula, impliquant ainsi des contacts entre les plus hauts responsables des deux pays. Il convient de noter que les États-Unis prévoient d’imposer une taxe de 50 % sur les marchandises indiennes entrantes en raison des achats de pétrole russe, tandis que la taxe de 30 % que la Maison Blanche envisage d’imposer au Brésil découle de l’inculpation de l’ancien président Bolsonaro. Le moyen concret d’atteindre l’objectif commercial de 17 milliards d’euros est d’avoir convenu d’élargir l’accord Mercosur-Inde, suite à l’accord conclu entre les deux pays lors du récent sommet des BRICS à Rio de Janeiro. Le défi pour le Brésil et l’Inde est de surmonter les phases économiques actuelles et à venir, qui promettent d’être difficiles pour toutes les économies mondiales, grâce à la revitalisation du multilatéralisme et à une plus grande intégration, non seulement entre les deux pays, mais aussi comme modèle à étendre le plus largement possible face à l’isolationnisme de Trump. Cette approche doit représenter l’alternative à suivre comme exemple mondial pour ceux qui souhaitent s’opposer à ce que Trump cherche à imposer : une hégémonie populiste, qui gouverne sur la base de données délibérément déformées et souvent fausses, pour endoctriner une opinion publique dépourvue des outils nécessaires pour discerner correctement les fausses nouvelles. Pour remettre en cause le modèle de Trump, il faut agir simultanément de deux manières : depuis la base, en sensibilisant les citoyens par l’action des organismes sociaux, et depuis le sommet, par des actions concrètes des gouvernements et des institutions. Dans ce contexte, le renforcement de la démocratie est crucial, car les instances de pouvoir centralisées ne favorisent pas le rôle de l’opposition et le respect des minorités. Malheureusement, l’idée qu’une majorité, légitimée par le vote populaire, puisse imposer ses vues sans condition, indépendamment de ceux qui ont voté différemment, gagne de plus en plus de terrain. La prochaine étape consiste à chercher à réduire les inégalités, afin de lutter contre l’ignorance qui favorise la manipulation. Naturellement, sans régulation des ressources technologiques et des nouvelles technologies, atteindre ces objectifs apparaît extrêmement difficile, car ces ressources sont de plus en plus concentrées entre les mains de quelques individus, souvent trop proches des pouvoirs en place. La volonté perverse de Trump a imposé des droits de douane à plus de quatre-vingt-dix pays, faussant le libre-échange et compromettant le développement des économies mondiales. Créer une coalition de tous les pays ciblés par Trump semble impossible, car nombre d’entre eux sont profondément conflictuels. Pour d’autres, le problème réside dans une servilité envers les États-Unis, perçue à tort comme une opportunité de relations privilégiées. En revanche, des accords de grande envergure, comme celui entre le Brésil et l’Inde, capables de créer des marchés alternatifs à la domination américaine, semblent possibles. Il convient également de noter que, pour l’instant, les effets de ces droits de douane ne se sont pas encore fait sentir aux États-Unis, mais des estimations fiables prévoient une augmentation moyenne des prix pour les citoyens américains due aux droits de douane de plus de 18 %, créant une situation inédite depuis 1934. Cela risque de réserver de mauvaises surprises au président américain, car la personne concernée sera précisément une partie de son propre électorat, une partie qu’il sera impossible de tromper avec de la propagande mensongère. Ce sera un test qui risque d’être très sévère en termes d’approbation et d’appréciation des politiques actuelles de la Maison Blanche et pourrait représenter un facteur de déstabilisation à ne pas sous-estimer. Cela facilitera le succès de toute politique visant à unir plusieurs pays contre les droits de douane et la vision du monde de Trump. À l’inverse, sans unité d’objectif au niveau des États, la voie de Trump sera plus difficile à suivre.

À propos de Gaza, l’Union européenne confirme son inutilité

Après une performance décevante dans les négociations avec Trump sur les droits de douane, qui n’étaient pas encore formellement conclues et ont même suscité de nouvelles menaces de la part du président américain, l’Union européenne a de nouveau essuyé un accueil négatif auprès de l’opinion publique internationale. Même l’arrogance la plus débridée de Netanyahou, qui a déclaré son intention d’occuper puis d’annexer la bande de Gaza, n’a suscité la moindre réaction de Bruxelles. Nous avons assisté à une opposition entre faiblesse et force, au choix de ne pas réagir à une telle audace. Pourtant, la pression internationale, portée par la volonté de reconnaître la Palestine comme État, aurait pu représenter une occasion de démontrer une certaine vitalité, d’autant plus qu’à ce niveau, la reconnaissance palestinienne n’est guère plus qu’une démonstration de volonté de pression sur Israël, sans autre effet pratique immédiat qu’une couverture médiatique. Pourtant, le silence règne au sein des institutions européennes, et même la Haute Représentante de l’UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, n’a pas commenté. Son dernier message sur le réseau social X condamne le Hamas et appelle à la libération des otages. Dans le silence général des instances dirigeantes de l’Union européenne, transparaît une volonté de ne pas interférer avec un gouvernement israélien qui représente l’extrême opposé aux valeurs européennes. Le carnage et le génocide perpétrés par Tel-Aviv, par les armes et la faim utilisées comme armes, devraient automatiquement scandaliser toute démocratie et déclencher l’isolement et des sanctions économiques et politiques contre Israël, au moins autant que celles appliquées à juste titre à la Russie. Quelles sont les différences dans les souffrances infligées à la population civile ? Il ne suffit pas que l’un soit un État reconnu et l’autre un territoire sans reconnaissance unanime ; les souffrances des populations imposées par des régimes envahisseurs devraient susciter les mêmes sentiments. À l’inverse, si ce phénomène touche des segments de plus en plus importants de la population, il n’en va pas de même pour les gouvernements et les institutions, notamment ceux de l’Union européenne. Cette attitude ne peut que délégitimer leur rôle et donner l’impression de l’inutilité des instances collégiales et, in fine, de l’Union elle-même. Il est nécessaire de comprendre les raisons qui poussent Bruxelles à rester en otage, même face à une telle monstruosité. Si l’on peut comprendre la réticence naturelle d’États comme l’Allemagne, qui s’est par ailleurs montrée ouverte à la reconnaissance de la Palestine et à la condamnation d’Israël (et a été accusée de nazisme pour cela), à critiquer l’État juif, l’attitude d’une organisation supranationale comme l’Union l’est moins ; d’autant plus que condamner le gouvernement israélien actuel ne serait certainement pas sujet à des critiques antisémites, mais invoquerait le droit international, qui devrait être universellement reconnu. L’une des raisons pourrait résider dans l’attitude totalement servile de Bruxelles envers Washington, soucieuse de ne pas contrarier Trump, qui soutient pleinement les actions de Tel-Aviv, afin de ne pas déclencher de conflit avec les États-Unis et de préserver ainsi une sorte de canal privilégié dans les relations avec la Maison-Blanche. Cependant, comme cela est désormais établi, il ne s’agit là que d’une illusion, à laquelle seule l’Europe croit. On craint de compromettre les relations économiques, celles qui ont imposé les droits de douane, ou peut-être les relations militaires, où l’Alliance atlantique est de plus en plus contestée par le président américain. Ces raisons paraissent déjà fragiles si ces relations étaient véritablement fortes, mais dans l’état actuel des choses, elles se révèlent n’être que de simples excuses peu fiables. Le problème est qu’au sein de l’Union, il n’existe pas de règles politiques claires, ni même d’orientations univoques pouvant découler des principes fondateurs d’une Europe unie, qui, en réalité, n’est pas unie. La souveraineté excessivement limitée de Bruxelles, l’absence de politique étrangère unifiée et l’absence de force armée commune constituent des obstacles insurmontables pour devenir un acteur mondial significatif. De plus, l’absence d’abolition du vote à la majorité absolue, au lieu du principe de la majorité relative, permet à des États parasites d’influencer excessivement la vie de l’Union, qui demeure une union fondée uniquement sur l’économie, mais incapable de produire des progrès internes dans la sphère politique et donc condamnée à l’insignifiance.

Le Canada doit adhérer à l’Union européenne

Le chantage politique de Trump – l’imposition de droits de douane, non seulement pour des raisons économiques, mais aussi à des fins de représailles politiques – devrait faire réfléchir la communauté internationale et favoriser l’isolement que les États-Unis semblent fièrement rechercher. Après plusieurs reports d’échéances, pour son propre bénéfice et celui de sa famille, afin de lui permettre les opérations financières les plus téméraires, le plan de Trump apparaît de plus en plus clair : imposer un nouvel ordre mondial par la puissance financière américaine. Ce plan s’applique aussi bien à ses alliés les plus traditionnels qu’aux États généralement considérés comme hostiles à Washington. Les récentes menaces de droits de douane élevés contre le Brésil pour avoir destitué l’ancien président Bolsonaro, et le chantage similaire contre le Canada pour avoir exprimé son désir de reconnaître la Palestine, sont des exemples éloquents des objectifs de Trump, qui empiètent clairement sur la souveraineté d’autres États. De plus, ceux qui auraient pu susciter une forte opposition, comme l’Union européenne, ont immédiatement adopté une position trop accommodante, ce qui n’a fait qu’alimenter la bravade du président américain. La situation est tout à fait inverse pour la Chine, qui a adopté une position plus ferme face aux menaces américaines, en partie grâce à son manque historique de soumission. Il faut également souligner que la présidente von der Leyen s’est révélée peu efficace et trop vulnérable aux pressions de Trump. La faute de l’Europe a été son incapacité à attirer de nouveaux membres puissants et à trouver des marchés alternatifs, tout en essayant de maintenir sa position sur le marché américain, déjà connu pour être compromis. On perçoit l’absence d’un projet économique et politique courageux. La première étape pour l’Europe est de réduire ses droits de douane internes et d’harmoniser sa fiscalité respective, afin de se présenter sur la scène internationale comme un bloc cohérent. Ensuite, il est nécessaire d’élargir les marchés sur lesquels elle peut vendre ses produits, les destinations les plus probables étant celles vers lesquelles les États-Unis prévoient d’appliquer les droits de douane les plus élevés. Enfin, il est nécessaire d’élargir les marchés intérieurs grâce à des politiques de stimulation des revenus. Si ces points de départ économiques constituent un point de départ, il est encore plus important de développer un projet politique capable de permettre à l’Europe de transcender ses frontières géographiques. Il existe un allié naturel potentiel, fortement identifié aux valeurs européennes, contrairement aux pays qui en sont membres uniquement par pur intérêt économique, et géographiquement situé hors des frontières européennes, créant ainsi un espace commun sans équivalent. Il s’agit du Canada, que Trump a menacé à plusieurs reprises d’annexer en tant que cinquante et unième État des États-Unis. Planifier l’adhésion du Canada à l’Union européenne signifierait briser l’hégémonie américaine des deux côtés de l’océan et créer le marché le plus riche du monde. Ce serait certes un acte de guerre contre Washington, mais cela ajouterait un poids diplomatique considérable et une importance internationale accrue à Bruxelles. Compte tenu de ses affinités culturelles et des valeurs démocratiques communes sur lesquelles repose l’Union européenne, le Canada serait le partenaire idéal pour forger une alliance plus étroite. Un bloc ainsi configuré constituerait un adversaire idéal pour mettre Trump au pas et acquérir une plus grande autonomie diplomatique et de défense, tout en restant au sein de l’Alliance atlantique, mais en gagnant progressivement en indépendance vis-à-vis de Washington. Ce serait certainement un processus de longue haleine, exigeant une plus grande indépendance de jugement de la part de certains des États les plus importants de l’Union, comparativement aux États-Unis, et s’accompagnant d’un processus commun d’abandon de parts même substantielles de souveraineté. Cependant, une Europe capable d’attirer et de réintégrer le Canada dans son giron constituerait une Union encore plus moderne et attractive pour les investissements et le pouvoir de négociation. L’idée d’intégrer le Canada à la zone commerciale la plus riche du monde augmenterait sa valeur aux dépens des États-Unis, satisfaisant ainsi leurs ambitions isolationnistes.

L’arme de la faim utilisée par Israël

La famine à Gaza se révèle de plus en plus telle qu’elle est : une variante des armes de destruction massive utilisées par Israël, avec le soutien clair des États-Unis, contre les Palestiniens de Gaza. Bombarder la population depuis les airs et depuis le sol, détruire leurs habitations et les soumettre à des mesures sanitaires draconiennes a été jugé insuffisant : l’arme de la faim sert à accomplir l’objectif du génocide, dont le seul but est de s’emparer du territoire palestinien, une variante encore plus violente de ce qui se passe déjà dans les colonies. Les survivants palestiniens sont victimes de tortures brutales : contraints par la pénurie alimentaire, ils sont contraints de se rendre dans des zones reculées où la Fondation humanitaire de Gaza, une organisation américaine, est censée distribuer de l’aide. Les Palestiniens, debout en files forcées, souvent avec des passages forcés à l’intérieur de véritables cages, sont abattus par les soldats israéliens. Selon certains soldats eux-mêmes, les tirs résultaient d’ordres directs d’officiers israéliens, tandis que d’autres versions parlent de pelotons composés de soldats des colonies, ou de ceux qui partagent au moins leurs objectifs, qui ont désobéi aux directives officielles visant les Palestiniens. Ces formations militaires sont par ailleurs tenues pour responsables d’actes contre des civils, comme le récent bombardement de l’église catholique de Gaza. Quoi qu’il en soit, compte tenu des incidents malheureusement de plus en plus fréquents ciblant la population en quête de nourriture, il est raisonnable de supposer que les deux hypothèses sont vraies et qu’il s’agit d’une stratégie, plus ou moins dissimulée, du gouvernement israélien visant à expulser la population palestinienne de Gaza et à ramener la bande sous le contrôle administratif direct de Tel-Aviv, comme l’avaient déjà émis l’hypothèse de Trump et d’une récente vidéo créée par un ministre en exercice grâce à l’intelligence artificielle. À Gaza, par conséquent, des civils continuent de mourir, tués à la fois par l’armée israélienne et par la tactique de la famine. Si la réponse militaire reste timide, se limitant à des déclarations prévisibles et inefficaces, la question de la pénurie alimentaire a suscité une déclaration ferme signée par 109 organisations non gouvernementales, qui ont officiellement demandé l’envoi d’aide humanitaire. Israël a provoqué une véritable famine de masse, qui a entraîné une malnutrition sévère dans toutes les tranches d’âge, mais avec des conséquences particulièrement graves pour les enfants et les personnes âgées, souvent victimes de cette terrible privation. La demande porte sur l’ouverture de tous les points de passage frontaliers afin de permettre l’approvisionnement en nourriture, en eau potable et en médicaments de la population, mais selon des procédures réglementées par les Nations Unies, et non par des prestataires américains. Des fournitures arrivent déjà de la bande de Gaza, mais Israël continue de les bloquer sous divers prétextes. La faute est imputée au Hamas, mais on ne comprend pas comment cette organisation terroriste, sévèrement décimée, dispose encore d’un pouvoir aussi important pour influencer une chaîne d’approvisionnement aussi vaste. Il est clair qu’il s’agit d’un prétexte pour perpétuer la famine parmi les civils. La dénonciation des ONG fait suite à la déclaration commune de 25 pays, qui ont appelé à la fin de la guerre et condamné les méthodes de distribution alimentaire. Ces déclarations, cependant, ne sont pas suivies de mesures de rétorsion, telles que des sanctions, susceptibles de nuire à l’économie israélienne, comme c’est le cas avec la Russie. Sans positions efficaces, toute déclaration n’a aucun effet sur Tel-Aviv, qui peut continuer à augmenter le bilan du massacre qu’il a perpétré jusqu’à présent, qui, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas, s’élève à environ 60 000 morts. tandis que pour les vivants, on estime que 87,8 % des habitants de Gaza ont été ou sont soumis à des ordres d’évacuation sous contrôle militaire israélien, une situation qui expose une occupation militaire injustifiée de civils, sauf pour le motif de causer délibérément des souffrances et dans le but d’annexer le territoire palestinien de la bande de Gaza à l’État juif.

Aujourd’hui plus que jamais, l’Europe doit être autonome

Malgré le comportement inqualifiable du nouveau président américain et de son vice-président, la surprise de l’Europe face à la nouvelle situation ne peut absolument pas être justifiée. Le sentiment de désorientation et d’urgence d’être exclu des négociations entre la Maison Blanche et le Kremlin, précisément à cause de la volonté de Trump, pour la question ukrainienne est un coup important porté à l’autorité de Bruxelles et les raisons et demandes de s’asseoir à la table des négociations semblent avoir peu de valeur, malgré la possibilité d’augmenter les dépenses de défense et dans une moindre mesure l’envoi d’un contingent de maintien de la paix composé de soldats européens. L’Union européenne a eu l’expérience de la première présidence Trump, où l’on avait déjà déclaré l’inutilité de l’Alliance atlantique et avec elle la fin du système occidental, tel qu’on l’avait toujours connu, et de la période suivante : les quatre années de la présidence Biden, où il a été possible d’arriver à un point avancé, sinon définitif, d’une force militaire européenne commune, capable de garantir la défense autonome de l’Europe ; au contraire, on a préféré reporter le problème, en espérant l’élection d’un représentant démocrate, qui pourrait faire avancer la politique occidentale, comme elle l’a fait depuis la Seconde Guerre mondiale. Une défense de l’Europe fondamentalement déléguée à la présence américaine, capable de pallier les carences européennes. Ce n’est plus le cas et la politique de défense militaire n’est que le problème le plus immédiat, étroitement lié au manque de politique étrangère commune et d’intentions unitaires également en termes économiques, ce qui rend l’Union faible face aux menaces des tarifs américains. Une série de problèmes capables d’unir l’ensemble de l’Union européenne à la Grande-Bretagne, qui s’est réveillée encore plus loin de l’alliance traditionnelle avec Washington et beaucoup plus proche des craintes de Bruxelles. L’Europe tente de redémarrer avec la proposition de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de ne pas compter la part de l’argent destiné aux dépenses militaires dans les restrictions budgétaires. Bien qu’il s’agisse d’une question très sensible, compte tenu des sensibilités diverses des nations qui composent l’Union, cette solution apparaît comme un point de départ, même tardif, pour une politique de défense renforcée, qui doit être suivie de politiques efficaces d’intégration des forces armées individuelles vers une armée commune, capable de défendre le territoire de l’Union même sans le soutien des États-Unis. Il s’agit d’un objectif ambitieux mais nécessaire : Washington, depuis l’époque d’Obama, a orienté son regard vers ses besoins de protection de l’océan Pacifique, en vue de la concurrence avec la Chine et maintenant Trump a décidé d’accélérer dans cette direction et cela explique son engagement en faveur de l’implication immédiate de la Russie dans la définition de la question ukrainienne ; Or, une négociation où l’une des parties belligérantes est exclue est une négociation qui commence mal et l’Europe a bien fait de revendiquer la présence de Kiev à la table des négociations et aussi sa propre présence, précisément comme une garantie pour l’Ukraine et pour elle-même. Une Ukraine vaincue ne ferait que précéder une éventuelle avancée russe, certainement vers les pays baltes, la Pologne et la Roumanie, ce qui est le véritable projet de Poutine pour restaurer le statut de grande puissance de la Russie. Trump a une vision contraire aux démocraties occidentales, considérant leurs valeurs dépassées, mais c’est une vision à très court terme envers ce qui est encore le marché le plus riche. Bruxelles doit savoir se mouvoir avec cette conscience, voire rétablir des liens, qui pourraient aller au-delà du commercial, avec d’autres sujets très importants sur la scène internationale, la Chine certes, mais aussi l’Inde et le Brésil jusqu’aux républiques d’Asie centrale, souvent désireuses de prendre leurs distances avec la Russie. La première étape doit cependant être la pleine implication des membres de l’Union, sans tenir de réunions restreintes qui excluent les pays directement impliqués dans des situations contingentes, comme les pays baltes dans la réunion convoquée par Macron. Pour ce faire, en plus de ce qui a déjà été dit plus haut, l’Union doit se doter de réglementations plus rapides, capables de surmonter le critère absurde de la totalité des votes pour l’approbation des lois et des décisions communautaires et la capacité d’expulser les pays opposés à la direction unitaire de la politique européenne, comme la Hongrie. L’adhésion de l’Ukraine à l’Union est un fait nécessaire et une assurance contre la politique de Poutine, mais elle doit être soutenue par une force armée capable de se détacher des USA, une Alliance atlantique moins dépendante de Washington, y compris dans sa capacité à produire les armements qu’elle pourrait utiliser.

Les tarifs douaniers de Trump, une menace politique et économique

La politique protectionniste de Trump, pierre angulaire de son programme électoral, prend forme, pour l’instant seulement par des annonces et des proclamations. Après les tarifs douaniers contre la Chine la semaine dernière, la nouvelle menace, qui a également été annoncée, est d’imposer des tarifs douaniers de 25% sur les marchandises entrantes constituées d’acier et d’aluminium, sans aucune exception ni exemption. Pour l’Europe, il s’agit de voir si les droits existants, précisément de 25%, seront seulement confirmés ou atteindront même 50%. L’objectif déclaré est d’accroître la richesse américaine. Outre l’Europe, les principales cibles sont le Canada et le Mexique : les tarifs douaniers imposés à ces deux pays constituent une violation flagrante de l’accord de libre-échange entre les trois États. Cette violation constitue un très mauvais signal quant à la direction de la politique de la nouvelle administration américaine par rapport à son approche des traités internationaux existants. Pour le Canada, les droits pèseront lourdement sur un secteur qui gagne 11,2 milliards de dollars grâce à la fourniture d’acier aux États-Unis ; Il est toutefois à prévoir que cette mesure se retournera contre les fabricants américains, de l’industrie automobile aux producteurs de contenants de boissons gazeuses. Au contraire, la Maison Blanche s’attend à une balance commerciale favorable, grâce aux bénéfices plus importants que les tarifs apporteront aux industries locales de l’acier et de l’aluminium, par rapport aux pertes d’autres secteurs industriels. Dans la vision de Washington, l’industrie lourde est considérée comme stratégique pour stimuler également d’autres secteurs, agissant comme une force motrice pour l’économie américaine. Trump a déclaré que les tarifs douaniers affecteraient une gamme assez large de produits, un facteur qui pourrait déclencher une guerre commerciale, avec des conséquences imprévisibles au niveau mondial. En ce qui concerne le Mexique, la mesure tarifaire a été suspendue pendant un mois, en échange de contrôles aux frontières renforcés pour empêcher les migrants d’accéder aux États-Unis. Cette suspension pourrait signifier que les mesures tarifaires pourraient être une menace pour obtenir autre chose, par exemple pour l’Europe une plus grande dépense militaire et un plus grand engagement et implication dans les opérations, comme pour permettre un déploiement différent des troupes américaines sur l’échiquier mondial. Le Canada a également levé la menace en s’engageant à mettre fin au trafic de migrants et à l’exportation de drogues à base de fentanyl vers les États-Unis. L’engagement demandé au Canada paraît mou, peut-être parce qu’Ottawa avait établi une liste de produits frappés de droits de douane, provenant principalement des États républicains, qui ont le plus soutenu Trump. En tout cas, frapper durement le Mexique, qui a remplacé la Chine comme principal fournisseur des USA, avec des marchandises pour 505,851 milliards de dollars et avec un déséquilibre commercial, en faveur de Mexico, de 171,189 milliards de dollars, représentera un problème intrinsèque pour l’industrie manufacturière américaine, vraisemblablement aux prises avec les augmentations des coûts d’approvisionnement. La guerre commerciale avec Pékin a déjà commencé et les deux pays ont déjà appliqué des tarifs douaniers respectifs. Plus intéressante encore sera l’évolution des relations avec l’Europe, dénoncée publiquement par le vice-président pour les contraintes commerciales excessives présentes sur son territoire, qui ne facilitent pas des relations réciproques faciles. Mener une politique commerciale trop rigide dans la zone la plus riche du monde pourrait avoir des effets gravement néfastes sur l’industrie américaine, d’autant plus que Bruxelles cherche des débouchés alternatifs concrets pour ses produits, envisageant de nouveaux accords commerciaux avec la Chine ; si nous allions dans cette direction, après que la politique de Biden ait réussi à inverser la tendance, les effets des droits de douane auraient la double conséquence négative de perdre des parts de marché des produits américains en Europe et que ces parts pourraient être remplacées par des produits chinois ; et les déclarations improvisées du nouveau président américain, sur la création d’une riviera à Gaza, mais sans Palestiniens, et d’une Ukraine qui sera à nouveau russe, n’aident pas le dialogue avec les Européens, allergiques à certaines attitudes, malgré la présence croissante des partisans de Trump, même dans les gouvernements de certains pays. Si la question militaire peut être un levier que Trump n’hésitera pas à utiliser, la Maison Blanche doit prendre en compte que ces provocations pourraient pousser Bruxelles à se détacher lentement mais progressivement de son allié américain.

La Haute Représentante pour les Affaires étrangères de l’Union européenne partage le point de vue de Trump sur le manque d’investissement militaire.

Durant la première présidence de Trump, la situation était devenue très claire : les États-Unis n’avaient plus l’intention de soutenir l’essentiel des dépenses militaires pour défendre l’Occident et cela avait été une occasion manquée de combler le vide de la défense européenne, avec un programme ciblé de dépenses militaires, capables d’amener la structure de l’Union européenne à l’autonomie en matière de défense, toujours dans le cadre plus large de l’Alliance atlantique. Trump, tant dans son programme électoral que dans son discours inaugural, a réitéré ce concept une fois de plus, car il se trouvait face à une situation inchangée, bien que dans un contexte international profondément modifié. Ces critiques ont également été reconnues comme fondées par le Haut Représentant pour les Affaires étrangères de l’Union, qui a souligné que le moment est venu d’investir, car, comme le prétend Trump, Bruxelles et ses membres ne dépensent pas assez. Lors de la conférence annuelle de l’Agence de défense, il est apparu que les dépenses militaires moyennes des États de l’Union s’élèvent à 1,9 % du produit intérieur brut, alors que la Russie, la plus grande menace à proximité, a investi 9 % de son produit intérieur brut, même si elle était dans une situation de conflit de guerre. Le manque de dépenses est un signal dangereux pour les attaquants potentiels. Actuellement, le montant minimum des dépenses fixé par l’Alliance atlantique est de 2 %, mais des estimations raisonnables prévoient une augmentation jusqu’à au moins 3-3,5 % du produit intérieur brut. La direction prônée par le Haut Représentant pour les Affaires étrangères, l’Estonien Kalla Kallas, est de voir l’Europe adopter une position plus décisive sur les dépenses militaires, afin de pouvoir assumer une plus grande part directe de responsabilité de l’Union, envers sa propre sécurité. La nomination de l’homme politique estonien est un signal clair et sans équivoque de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, car elle est une représentante appartenant à une nation limitrophe de la Russie et qui craint ses actions, en plus du fait que son pays L’Estonie contribue à hauteur de 3,43 % de son produit intérieur brut aux dépenses de l’OTAN. Même le président polonais Donald Tusk, dont le pays contribue à hauteur de 4 % aux dépenses militaires de l’Alliance atlantique, soutient que la provocation de Trump doit être comprise comme une sorte de défi positif, car un allié plus fort a une voix plus cohérente dans les relations avec les États-Unis et peut évoluer vers une paix plus juste. une plus grande autonomie et sécurité, face aux défis géopolitiques qui pourraient potentiellement surgir.

L’Alliance atlantique a besoin de plus d’investissements

Ce qu’a fait le secrétaire général de l’Alliance atlantique lors de son discours au Parlement européen apparaît comme un véritable appel à la collaboration entre les pays de l’Union. Presque un appel à l’aide, on ne peut plus explicite. L’arrivée imminente de Trump représente une aggravation décisive d’une situation déjà difficile et compliquée. La situation actuelle n’est pas celle d’une véritable paix, même s’il n’y a pas d’état de guerre ; Cependant, le conflit ukrainien est aux portes de l’Europe et la situation de l’engagement économique des membres de l’UE est encore loin des 2% du produit intérieur brut, ce qui est désormais considéré comme insuffisant pour maintenir l’Alliance atlantique à un niveau adéquat pour répondre à la crise. problèmes critiques potentiels présents sur la scène internationale. Si la demande de Trump de porter le produit intérieur brut de chaque membre de l’Alliance à 5% semble être un chiffre largement arrondi, une valeur raisonnable pourrait être de trois pour cent, soit un point de pourcentage de plus que le chiffre actuel. , qui n’est cependant atteint que par quelques membres. Si aujourd’hui la situation est considérée comme plus ou moins sûre, après la présidence Trump, elle pourrait ne plus l’être. Même si la menace du président élu était d’abandonner l’Alliance atlantique, cette éventualité, notamment pour des raisons économiques, est considérée comme peu probable, mais il est plus probable que les États-Unis mettent en œuvre un désengagement, afin de se concentrer sur les questions de garnison. de la zone Pacifique, une zone essentielle pour lutter contre la Chine. L’Europe, même dans le cadre général de la présence de l’Alliance atlantique, doit apporter une plus grande contribution et répondre aux accords signés pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB ; mais trop d’États sont encore loin de cet objectif. Outre la nécessité d’atteindre le quota établi, il est nécessaire de rationaliser davantage les dépenses consacrées aux achats militaires, en procédant à des achats communs, capables de garantir de plus grandes économies d’échelle et une intégration de plus en plus efficace entre les différentes forces armées, dans le cadre de la politique de défense. absence d’une composante militaire supranationale, qui apparaît de plus en plus nécessaire, pour disposer d’une plus grande marge de manœuvre et d’autonomie, toujours au sein de l’Alliance atlantique. Dans le même temps, il est nécessaire de développer les outils de lutte contre la guerre hybride qui sont nécessaires pour contrer les actions d’entités comme la Russie, mais aussi la Chine, qui tendent à influencer la vie politique et sociale des États européens. La désinformation est une faiblesse de l’Europe, tout comme l’arme de l’immigration irrégulière fonctionne comme un facteur de déstabilisation interne et externe, allant jusqu’à mettre en difficulté les institutions européennes dans leurs centres de commandement. Les événements ukrainiens ont mis fin à une impasse, où la raison d’être des forces armées dans les pays européens avait changé vers l’utilisation de forces de maintien de la paix et l’interposition dans des zones critiques, mais encore éloignées du territoire européen. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, les ministères de la Défense ont pris conscience de l’inadéquation de l’approche de leurs forces armées, qui avaient dépassé les concepts de guerre sur le terrain, avec pour conséquence de modifier également leurs arsenaux respectifs. Les cycles économiques qui se sont répétés ces derniers temps n’ont jamais été positifs et caractérisés par des niveaux de croissance stables, une situation qui a favorisé la contraction des dépenses militaires, laissant un potentiel de défense très faible. Si, d’un côté, on peut comprendre la réticence à dépenser dans le secteur militaire, même en considérant jusqu’au bout les thèses des pacifistes, il n’en demeure pas moins que la menace russe représente un fait concret, qu’il est impossible de ne pas prendre en compte. Il faut également tenir compte des alliances dangereuses de Moscou avec la Corée du Nord et l’Iran, et donc avec des zones contiguës au terrorisme international. Ce à quoi nous sommes confrontés n’est pas seulement une menace claire, mais un univers opaque d’ennemis indistincts, contre lesquels des stratégies efficaces doivent être développées. La proposition française de consacrer des dépenses militaires aux entreprises européennes a une valeur directe pour favoriser une plus grande cohésion entre les pays européens, mais elle pourrait rencontrer la résistance de Trump, il faudra donc trouver un équilibre capable de satisfaire les demandes politiques, mais aussi les intérêts légitimes européens. aspirations, car à long terme, même pour les USA, une Europe plus autonome militairement sera un avantage pour Washington et pas seulement pour Bruxelles.