L’Iran, la Russie et la Turquie se rencontrent lors d’un sommet trilatéral

La Russie est sortie de son isolement international depuis le début de la guerre d’agression contre l’Ukraine. Dans la capitale iranienne, Poutine a rencontré Erdogan et le propriétaire, le président de l’Iran Raisi. Outre l’excuse des négociations pour débloquer le transport des céréales, les trois chefs d’Etat ont évoqué les questions de coopération entre les trois pays pour éradiquer définitivement les organisations terroristes afin de garantir à la population civile le respect du droit international. Il est curieux que précisément trois pays qui ont continué à violer le droit international pendant un certain temps se réfèrent précisément à son respect. En réalité, les trois pays ont une vision particulière du respect des normes internationales, c’est-à-dire fonctionnelle à leurs intérêts particuliers ; à ce stade, la Russie veut prendre une partie de l’Ukraine, sinon la totalité, car elle la considère comme une zone de sa propre influence, la Turquie veut vaincre les milices kurdes en Syrie et en Iran pour vaincre l’État islamique, pas comme tel, mais parce que formé par les sunnites. Erdogan et Poutine ont tenu une réunion bilatérale, qui avait pour thème principal le blé, mais où le président russe s’est plaint de la présence de sanctions, en l’occurrence sur les engrais, qui bloquent la production agricole, contribuant à aggraver les problèmes de malnutrition dans le monde. la présence de la Turquie apparaît extrêmement singulière car elle reste une composante de l’Alliance atlantique : il est clair que la stratégie d’Erdogan a pour objectif une pertinence internationale mais c’est un comportement qui ne peut pas avoir été convenu avec l’OTAN et qui qualifie la Turquie de moins et membre moins fiable. Pendant ce temps, l’Iran a souligné la légitimité de l’invasion du pays ukrainien par Moscou, le motivant par la nécessité d’arrêter l’avancée occidentale et l’objectif américain d’affaiblir Moscou. Pour l’Iran, l’organisation de ce sommet trilatéral est la réponse à la visite de Biden en Israël et en Arabie saoudite, ennemis historiques de Téhéran. L’une des autres raisons de la rencontre était la Syrie : la Russie et l’Iran soutiennent le régime d’Assad, tandis que les ambitions de la Turquie sur le Kurdistan syrien sont désormais tristement connues : l’objectif serait de mettre fin à la guerre syrienne, qui, à ce jour, se poursuit depuis onze ans et, précisément à cette fin, Moscou et Téhéran ont fait pression sur Ankara pour qu’elle empêche Washington de fournir davantage d’aide aux rebelles qui contrôlent les zones où Assad est incapable de rétablir son pouvoir. L’objectif minimum pour la Turquie est d’avoir une bande de territoire d’une trentaine de kilomètres entre la frontière turque et la zone occupée par les Kurdes, pour y parvenir, Erdogan a menacé d’une intervention armée, ce à quoi, pourtant, tant la Russie que l’Iran, en faveur d’un retour dans l’espace de souveraineté d’Assad et parce qu’ils étaient tous les deux exhortés par les Kurdes à se protéger d’éventuelles attaques d’Ankara. Les trois pays forment le comité de garantie pour la Syrie, connu sous le nom d’Astana et reconnu par les Nations Unies ; selon le régime syrien, la Turquie profite de ce rôle pour poursuivre ses propres fins, plutôt que de travailler à la fin du conflit syrien. La réunion a également servi à tenter de multiplier par quatre les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Iran, de 7 500 à 30 000 millions de dollars. Rappelons qu’Ankara a définitivement modifié positivement ses relations avec l’Arabie saoudite, après l’assassinat d’un journaliste arabe d’opposition sur son territoire, ignorant la question et développant des accords commerciaux avec les Saoudiens, pour relancer l’économie turque en crise. La reprise de ces relations avait provoqué la protestation iranienne, que le récent sommet visait également à rétablir des contacts positifs entre les deux pays. En fait, le développement d’une expansion commerciale sert les deux camps : pour l’Iran, c’est un moyen de contourner les sanctions et pour la Turquie, c’est une énième tentative de relance d’une économie en grave crise, mais d’un point de vue géopolitique ce n’est pas le cas clairement si Ankara est un allié peu fiable de l’Occident ou si ces contacts, tant avec l’Iran qu’avec Moscou, ne sont pas une tentative de maintenir une sorte de lien avec ces pays sur un mandat officieux de l’Occident. La différence, bien sûr, est très importante et peut déterminer l’avenir politique de la Turquie.

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